Histoire de béton
Dans les années 1830, François Coignet (1814-1888) est un industriel touche-à-tout : colle, allumettes, gélatine, engrais, politique et enjeux sociétaux animent cet esprit passionné. Parmi ses centres d’intérêt et de recherche, le béton. Il vise la mise au point d’un béton sans armatures. . Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Voyage dans le temps…
Béton « pisé »
Au terme de ses recherches et expérimentations, François Coignet développe la formule du béton « pisé » inspiré par la tradition de sa région lyonnaise. Sans armatures, ce type de béton aggloméré sec se compacte entre planches de bois afin de former un coffrage. Véritable précurseur, l’industriel utilise des matériaux recyclés à bas coût : résidus de grands travaux ou de la combustion du charbon. Le recyclage avant l’heure ! L’aspect technique se double d’un véritable enjeu de société pour cet idéaliste qui souhaite trouver une solution aux problèmes d’insalubrité et de coûts du logement.
Mise en pratique
Des formules à la mise en pratique, l’ingénieur franchit le pas. En 1853 il construit celle qui deviendra la première maison entièrement en béton, la « Maison Coignet ». Erigée rue Charles-Michels à Saint-Denis, elle est doublée de bâtiments pour les ouvriers, d’entrepôts destinés au béton et fait partie d’un site remarquable qui a su marquer son époque.
Patrimoine durable
Nous avons souvent souligné dans nos diverses publications la durabilité du béton. En tant que matériau de construction de prédilection à travers le monde, il est extrêmement solide, stable et sûr. Vient s’ajouter à cette qualité son rôle dans l’histoire du développement et des enjeux industriels et sociaux du pays. Ainsi, l’ancien site de l’usine Coignet de Saint-Denis est-il un témoin de ce patrimoine unique à préserver.
Le projet
Actuellement, l’association loi 1901 « Maison Coignet » porte le projet de réhabilitation du site de Saint-Denis. Sous le nom « Mémoire durable », le projet prévoit de rénover les lieux, notamment la maison principale, actuellement laissée à l’abandon. Le bâtiment accueillant les ouvriers comprend 72 logements de 30m2 chacun et a déjà fait l’objet d’une belle rénovation en 2015.
L’objectif est de mieux penser et construire l’avenir en puisant enseignements et racines dans le passé. Cette mission revêt un sens encore plus symbolique lorsque l’on sait que le site, classé aux Monuments Historiques, s’inscrit dans une aire géographique en pleine mutation sous l’impulsion futuriste du Grand Paris et des Jeux Olympiques.
Next Generation
L’association « La Maison Coignet » a lancé un appel à manifestation d’intérêt afin de recueillir différentes propositions de réhabilitation. Le potentiel de ce site est à l’image de la créativité des deux projets mis en avant par les étudiants de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics de Paris. L’un prévoit un street lab, centre de formation artistique destiné aux artistes. L’autre se place sous le signe de la réintroduction de la nature en milieu urbain. A elles seules, ces deux propositions prouvent, s’il en était besoin, que l’héritage Coignet a de quoi inspirer les générations futures !
Source photo : La Maison Coignet
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